La fatigue en roulant : quels sont les risques ?
Fatigue ou somnolence : quand faut-il faire une pause ?
Il faut bien distinguer fatigue et somnolence :
La fatigue, c’est la difficulté à rester concentré. Ses signes annonciateurs sont le picotement des yeux, le raidissement de la nuque, les douleurs de dos et le regard qui se fixe. Une solution : toutes les deux heures la pause s’impose !
La somnolence, c’est la difficulté à rester éveillé, avec le risque d’endormissement, quelle que soit la longueur du trajet. Elle se manifeste par des bâillements et des paupières lourdes. En outre, la somnolence entraîne des périodes de « micro-sommeils » (de 1 à 4 secondes) pouvant être extrêmement dangereuses pour la sécurité de tous. La pause alors ne suffit plus, la solution la plus efficace pour restaurer sa vigilance : s’arrêter dans un endroit sécurisé pour se reposer au moins un quart d’heure.
« Dès les premiers signes de somnolence, le conducteur doit s’arrêter parce que les risques d’avoir un accident dans la demi-heure qui suit sont multipliés par 3 ou 4. Ses réflexes sont altérés et plus il roule vite et plus les conséquences sont graves en cas d’accident », explique le professeur Damien Léger, président du Conseil scientifique de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV)
Le risque en chiffres
- 17 heures de veille active équivalent à 0,5g d’alcool dans le sang ;
- Le risque d’avoir un accident est 8 fois plus important lorsqu’on est somnolent ;
- On ne peut pas lutter contre la somnolence au volant !
- Sur l’autoroute, un accident mortel sur trois est associé à la somnolence
Dès les premiers signes de somnolence, les risques d’avoir un accident sont multipliés par 3 ou 4Professeur Damien Léger, président du Conseil scientifique de l’INSV
Les principales causes
Certaines causes de la somnolence au volant sont directement liées à une dette de sommeil et aux mauvaises habitudes des automobilistes.
La dette de sommeil des usagers de la route tend à augmenter
« Le temps de sommeil des Français a tendance à se raccourcir. Plus d’un tiers se contentent de moins de 6 heures par nuit alors que les besoins de sommeil se situent davantage entre 7 à 8 heures, pour récupérer. L’augmentation du temps de transport quotidien, 1h20 en moyenne, contribue à accentuer cette dette chronique de sommeil qui nous rend plus somnolents dans la journée et en particulier dans les périodes monotones, comme au volant d’une voiture », explique le professeur Damien Léger, président du Conseil scientifique de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). »
La dette chronique de sommeil [des Français] nous rend plus somnolents au volantDamien Léger, président du Conseil scientifique de l'INSV
Conseils pour éviter les risques
Partir reposé
Avant de prendre la route des vacances ou d'effectuer un long trajet, il convient de dormir correctement de manière à ne pas constituer une dette de sommeil. Il est ainsi préférable de prendre la route après une nuit d'un sommeil réparateur et ne pas se lever à une heure inhabituelle. De même, il est déconseillé de partir après une journée de travail sans s’être reposé.
Faire des pauses
Faites une pause au moins toutes les 2 heures !
Les pratiques à bannir
- Conduire au-dessus des limitations de vitesse. Une vitesse excessive induit une fatigue supplémentaire, car la vitesse oblige le cerveau à traiter un plus grand nombre d’informations en un minimum de temps, la vision devant alors s’adapter en permanence.
- Prendre la route après avoir consommé des médicaments. En effet, la somnolence fait partie des effets secondaires de nombreux médicaments. En France, plus d’un tiers des médicaments commercialisés sont munis d’un pictogramme mentionnant leur dangerosité potentielle en matière de conduite.
À noter : Certaines personnes présentent une somnolence quotidienne qui devrait les conduire à consulter un médecin.